September 15, 2023
Martin Lafrnière
L’idée de construire un VTT électrique a pris naissance à Trois-Rivières il y a sept ans, mais l’entreprise était en incubation à Shawinigan avant de revenir dans la capitale régionale, car elle a trouvé dans le District Lupel le local de 20 000 pieds carrés recherché pour amorcer sa production. Cette usine pilote située dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine a la capacité de fabriquer 2500 quads par année. Président-directeur général de la compagnie qui regroupe une douzaine d’employés, Bastien Theron est persuadé que ses quads électriques seront nombreux à trouver preneur au fil de la prochaine année.
«Une première année de production est une année charnière, mais on va produire le maximum qu’on est capable. Et on va en vendre plusieurs centaines.»
-Bastien Theron
Le Reever est un quad utilitaire conçu majoritairement avec des pièces provenant du Québec, ce qui assure une qualité du produit. Il est fabriqué pour offrir de la robustesse. Il peut donc accomplir différentes tâches, que ce soit du remorquage ou du sauvetage hors route.
«Ce n’est pas un véhicule récréatif. C’est un véhicule utilitaire avec lequel on peut avoir du plaisir», mentionne M. Theron.
Philippe Lafontaine, directeur des opérations, indique que le quad électrique de Theron suscite beaucoup d’intérêt en Amérique du Nord, mais aussi en Amérique centrale, en Europe et en Afrique.
«Le véhicule est conçu pour le marché nord-américain. Il est testé dans les conditions les plus difficiles. Comme marché, on vise aussi l’armée, les parcs nationaux, les services d’entretien comme le parc de l’île Melville, le parc de l’île Saint-Quentin. Il y a un bon potentiel avec la Sûreté du Québec.»
Il a beau être robuste et offrir une autonomie de 180 km par recharge, encore faut-il que le Reever soit vendu à un prix concurrentiel. Et selon M. Lafontaine, c’est le cas avec un modèle de base à 17 500 $, surtout avec ses frais d’électricité évalués à 35 $ par année.
«Depuis la COVID, les prix des véhicules au gaz ont monté beaucoup. On est dans la moyenne un peu plus élevée d’un véhicule au gaz.»
«Il n’y a pas de coût d’entretien, pas de coût d’essence», ajoute M. Theron. «Et c’est un véhicule durable : les batteries sont faites pour durer 100 000 km.»
Guillaume Parenteau, vice-président du développement à la Vallée de la transition énergétique, voit évidemment d’un très bon œil l’arrivée de cette compagnie.
«Une zone d’innovation amène les volets de l’industrie, de l’entrepreneuriat, du savoir et du milieu de vie pour faire naître justement de l’innovation. Clairement, Theron s’inscrit dans tous ces objectifs. Et le volet manufacture de la technologie est hyper important. Lorsqu’on s’approprie la manufacture d’un processus industriel, on s’approprie toutes les connaissances autour», raconte M. Parenteau, en glissant au passage que d’autres projets sont sur la table.
L’usine pilote sera assurément suivie d’une usine de production plus grande à moyen terme, dit Bastien Theron. L’usine pilote pourrait être agrandie à même les installations du District Lupel. Theron EV pourrait choisir de s’établir ailleurs et n’exclut pas un retour à Shawinigan pour cette étape de développement. Mais ce qui est certain est que l’entreprise va demeurer en Mauricie.
«C’est la meilleure place. On est central. Il n’y a pas le trafic de Montréal. Il n’y a pas le trafic de Québec. On a accès au port, au train. On est des résidents de la Mauricie. On a une bonne synergie avec le bassin de main-d’oeuvre, notamment avec l’UQTR pour le volet innovation-développement et le volet marketing-commercialisation», énumère M. Theron.